Donner du sens au design, découvrez le portrait de Christelle !
Head of Design, ça veut dire quoi ?
C : A mon sens, c’est un peu comme un chef d’orchestre qui organise, priorise et coordonne l’ensemble des tâches propres au design.
Je m’assure de la cohérence de l’ensemble de notre production graphique, des interfaces des produits jusqu’aux supports de communication. C’est ce regard global qui permet de créer une image de marque cohérente, qui véhicule nos valeurs.
Dernièrement, ce qui illustre le mieux cette volonté de cohérence est le rebranding de notre site web effectué au printemps 2021. Nos technologies peuvent parfois être un peu abstraites pour certains de nos prospects. Nous avons donc choisi d’utiliser des éléments 3D pour les rendre plus tangibles, plus intelligibles pour des personnes qui ne seraient pas expertes. La 3D a ensuite été reprise ponctuellement dans nos différents produits, comme un jalon, pour venir concrétiser nos concepts.
Tu as un rôle finalement très transverse. Comment cela se passe-t-il chez Algoan, peux-tu nous en dire plus ?
C : Oui effectivement, c’est un rôle assez “couteau suisse” ! Je travaille principalement avec 3 pôles :
- Le pôle Produit, avec qui j’interviens sur le Product Design, majoritairement pour notre produit Dashboard;
- Le pôle Customer Success, pour accompagner nos clients en tant qu’experte UX/UX Writing, dans la création de parcours Open Banking personnalisés et adaptés à leur cadre juridique, métier et design;
- Le pôle Marketing/Communication pour véhiculer correctement l’image de la marque Algoan à travers le off et le online.
Par ailleurs, toute l’équipe est impliquée sur la base du volontariat à des sessions de design critique. Elle est ainsi naturellement intégrée à une démarche design, même pour les personnes qui en sont éloignées au quotidien. Ça me permet d’avoir du feedback, mais aussi d’évangéliser cette expertise !
Tu travailles à la fois sur des parcours utilisateurs BtoB et BtoBtoC. Est-ce que ton approche est différente ?
C : Oui et non.
- Oui, car l’utilisateur est foncièrement différent.
Pour les acteurs financiers qui utilisent nos solutions, nous répondons en priorité au besoin de gain en productivité. Les utilisateurs s’attendent à retrouver rapidement des informations très précises utilisant le jargon technique propre à leur métier d’analystes financiers. Il n’y pas de place pour l’ambiguïté !
Côté parcours BtoBtoC, l’enjeu principal, dans notre cas, est celui de l’adhésion à l’Open Banking. Les utilisateurs ont besoin d’être accompagnés à chaque étape, et les bénéfices qui leur sont présentés doivent être très clairs.
Comme les utilisateurs ne sont pas encore entièrement familiers de cette pratique, les parcours doivent faire preuve de beaucoup de pédagogie et de transparence pour pouvoir instaurer la confiance.
- Et non, car l’approche globale est la même. Nous essayons toujours de comprendre le besoin utilisateur le plus précisément possible afin d’y répondre au mieux à travers nos solutions.
Quelles sont tes responsabilités envers l’utilisateur final ?
C : C’est une notion importante, même en tant que Designer en général.
En utilisant notre interface, l’utilisateur nous offre sa confiance et nous devons l’utiliser à bon escient. Il est de notre devoir de se poser les bonnes questions sur la manière dont nous l’informons sur le service en lui-même, et sur la conséquence de ses actes.
Malheureusement, quand on navigue sur le web, on voit que ce n’est pas toujours le cas, notamment avec l’usage des dark patterns.
Chez Algoan, nous nous efforçons de changer l’image du crédit en créant un écosystème vertueux pour un financement plus inclusif. Le design en est un des leviers.
Si tu montais ta propre startup, quelle place donnerais-tu au design, et à quel stade l’intégrerais-tu ?
C : Dans le cadre d’une boîte tech, je suis convaincue qu’il est nécessaire d’intégrer une démarche design dès le départ.
Le design est désormais un élément stratégique différenciant, en même temps qu’une démarche “user-centric” est devenue un pré-requis dans l’entrepreneuriat. Certaines boîtes comme Captain Train (Trainline) ont misé sur le design pour réinventer l’expérience utilisateur d’un service qui existait déjà.
Cette expertise a également beaucoup évolué, et s’est même hyper-spécialisée. De nouveaux métiers sont apparus pour accompagner cette évolution. Un bon exemple : le design et le produit ont longtemps été deux entités différentes bien distinctes. Elles travaillent désormais main dans la main grâce à un nouveau métier devenu très en vogue : le Product Designer.
Et pour finir, est-ce qu’il y aurait un préjugé associé à ton métier que tu souhaiterais éradiquer ?
C : Déjà, le terme “design” en lui-même est galvaudé. Il est souvent associé à l’idée que c’est une simple affaire de goût, ce qui est assez réducteur.
On peut entendre “Cette chaise est très design”, pour évoquer le fait qu’elle soit jolie ou bien conçue.
Le design n’est pas qu’esthétique, il s’établit à partir de réflexions stratégiques. La démarche est beaucoup plus objective et cartésienne que ce qu’on l’on pourrait penser au premier abord.
Un meme préféré qui illustrerait ton quotidien ?
C : Peut-être celui-ci, qui illustre bien le design en théorie… et en pratique !
Un mot utilisé dans le cadre de ton métier qui a beaucoup de sens pour toi ?
C : Je dirais le mot Empathie, qui est utilisé un peu à tort et à travers.
C’est l’un des termes qui résume le mieux la démarche du designer qui essaie d’être bon dans ce qu’il fait.
Le designer est malheureusement souvent vu comme quelqu’un qui impose ses idées.
Pourtant, un bon designer doit savoir effacer ses convictions, écouter l’utilisateur et se mettre à sa place.
Cela suppose de mettre ses préjugés de côté, et d’accepter d’avoir tort.
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